samedi 19 janvier 2013

Le pot de terre contre le pot de fer

UNE FEMME CONTRE LA MAIRIE DE SON 
VILLAGE ET UNE VICTOIRE ENFIN
ou "Nul n'est méchant volontairement"*

"Pot de terre contre pot de fer jamais ne vainc",
Fatalisme pervers, misérable refrain
De résignés.. et d'affairistes charitables !
Mais il advint pourtant qu’en improbable
Combat, le pot de terre, le pot de fer
Brisât ! à-valoir pour ses innombrables confrères
Et consœurs, transparentes et solitaires.

Femmes, vieux, hors-cour, accidentés,
N’osant dire, lire et à peine penser
Ainsi tirés en meute à courre,
Dans la continuité tranquille
D’un machisme obstiné et puéril,
Dont, erreurs de parcours,
Lors de tirs un peu osés,
[Contre minimes, inutile d’ajuster]
La quille a visé la balle !

Mais la politique est un art transversal
Où des caciques s’étrillent par quidams interposés,
Parfois des quilles promues boules -ou plutôt boulettes!-
Qui, dès sorties de la passe, guillerettes,
A la curée accourues, torpillent,
Joyeuses, le remorqueur qui les en a tractées...
Quand des Rastignac de pacotille
Pour les cuire tous chauffent le four !

Victoire certes, mais la bête aux abois qui fait front,
[Trois fois !] chargeant droit, écrase les gourds
Un à un, quand les scénaristes du feuilleton,
Hors piste et de toutes manières vainqueurs, jubilent :
Spectacle ! [une contre cinq ! et vingt suivistes infantiles,
Matous au griffoir pour un gardon ou couards volubiles,
Révolutionnaires de trottoir pour années bissextiles]..
Divertissant, profitable. Mellifère ! comme un train, un édile
Peut en cacher un autre.. ou plusieurs en file, 
Par l'odeur du pouvoir sang alléchés,
Goupils de tout poil au compte de leurs billes
-Ou de leur billets.-
Et merci aux deux cent courageux signataires, valeureux
Supinateurs d’un village de verre au surnom désastreux**.
Hélène Larrivé
* On peut aussi dire: "le "méchant" est quelqu'un qui est trompé -ou qui se trompe-" (Platon, "Le Protagoras")
** "Saintes Embrouilles".

samedi 12 janvier 2013

Pour Michèle



Il a le front haut des bien-nés,
La morgue maîtrisée des calculs onctueux.
Il n’a rien ! que la posture du sérieux,
Toujours, absolument, il est !
Il a raison puisque les pauvres sont légions,
Exploitation, poison, bluff, mensonges fatals.

Usurier cariatide et paternel de la société vénale,
Il est l’élu qui corrompt pour un paneton,
Le notaire qui vole devant le flic qui rompt
("Il a des emprunts, sans boulot, il est fini")
L’huissier qui ment pour tenir l'édifice
Et sa carrière. "C’est pour vous que je le dis"
L’avocat qui alourdit une procédure
"C’est comme ça, je vous l'assure.."
Le pauvre, plumé, qui dit "merci mon Dieu"
Et congédie ceux qui lui ouvrent les yeux!
Convenables bassesses même pas justiciables
En série, accumulées et aimables,
Ciment d'une prison qu'ils croient inéluctable.
Et qui tous nous détruit.

(Lien)

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For Michèle

He has a high forehead like all Highborne,
The morgue controlled of smooth calculations.
He has nothing! but the posture of seriousness,
Always, absolutely, he is him !
He is right because the poor are legion,
Exploitation, bluff and all lies fatal.

Usurer caryatid and "friendly" of venal
society
He is the elected who corrupts for a paneton
The notary who steals in front of the cop
Who looks somewhere else !
("He has loans and without job, is ruined")
The bailiff who lies to maintain the edifice
And for his career. "It is for you that I say"
The lawyer who complicates a procedure
For money. "It's like this, I assure you .."
And the poor plundered who says "thank you"
And dismisses those who try to open their eyes!
Small meanness, injusticiable,
Innumerous, accumulated and smiling,
Pasting bricks of prison they believe inevitable.
And all that destroys everybody.